Le réchauffement climatique est indéniable. La moyenne annuelle des températures est en augmentation depuis le début du XXème siècle. De surcroît, et depuis 1950, il est accéléré par l’augmentation des gaz à effet de serre liés aux activités humaines.
Le réchauffement climatique semble accroître les risques d’avalanche et notamment pour 2 raisons.
→ Pendant l’hiver, et depuis quelques années (c’était le cas au mois de janvier 2019 et cela semble être aussi le cas pour ce même mois de janvier 2020), de longues périodes sèches, froides et sans précipitations alternent avec des chutes de neige brèves et tempétueuses.
Ces périodes sèches favorisent grandement la formation de couches fragiles à la surface du manteau neigeux (givre de surface, croûte de regel, angulation des grains de surface,..). Elles sont ensuite enfouies par la neige provenant du transport par le vent lors des périodes tempétueuses ou par la neige provenant de simples chutes. Les conditions sont donc réunies pour un déclenchement d’avalanche de plaque (structure de plaque avec couche fragile surmontée d’une couche dure ou friable). Ces avalanches concernent 90% des accidents mortels. Et très souvent, c’est le pratiquant lui même qui déclenche l’avalanche qui va l’ensevelir.
Avec des limites pluie/neige de plus en plus hautes en altitude, et par conséquent une augmentation de la densité des couches supérieurs du manteau neigeux par humidification, les contraintes exercées sur les couches fragiles sont conséquentes et peuvent donc amorcer une rupture dans celles-ci. Nous parlons d’avalanche de plaque à départ spontané. C’est très souvent le cas lorsque la limite pluie/neige remonte en altitude après une forte chute de neige. Le risque d’avalanche augmente significativement et atteint parfois le risque maximal (ce cas s’est reproduit plusieurs fois l’hiver dernier).
Givre de surface observé à la surface du manteau neigeux après une longue période sèche
Pour mémoire, comment se forme le givre de surface et ses conséquences sur les avalanches de plaque, c’est ICI
→ De longues périodes douces pendant l’automne permettent de garder un sol chaud. Les premières chutes de neige de la saison se déposeront donc sur un sol non gelé. De plus, une épaisseur conséquente du manteau neigeux permettra, par isolation, de garder l’interface sol/base du manteau neigeux chaud et humide. Ces éléments augmentent le risque de déclenchement d’avalanche de fond ou de glissement. Ces dernières sont très peu connues et imprévisibles. Elles posent problème dans la sécurisation d’infrastructure. Elles sont de plus en plus fréquentes et observables tout au long de l’hiver (c’était moins le cas il y a quelques années où elles se produisaient plutôt en fin de saison).
Départ linéaire d’avalanche de glissement à proximité d’un télésiège
Dépôt d’une avalanche de glissement. Son caractère non prévisible peut la rendre redoutable
Pour mémoire, le fonctionnement d’une avalanche de glissement, c’est ICI
⇒ Limites pluie/neige plus hautes en altitude, longues périodes sèches, froides et sans précipitations au cœur de l’hiver et automnes doux résultent directement du réchauffement climatique. Le lien entre réchauffement climatique et accroissement du risque d’avalanche semble être évident.
La vidéo suivante illustre parfaitement le lien évoqué ci-dessus:
A bientôt
François