Coupe du manteaux neigeux réalisée aujourd’hui le 06 février 2017 à 2120 mètres d’altitude sur un versant Nord Ouest aux Combettes dans le massif du Beaufortain. Le temps est couvert.
La coupe
Les différentes couches de neige de haut en bas
- Couche d’environ 50 cm constituée de neige fraîche et particules reconnaissables.
- Couche d’environ 4 cm constituée de particules reconnaissables et de neige roulée.
- Couche d’environ 10 cm constituée de grains fins.
- Croûte de regel de 2 cm.
- Couche d’environ de 35 cm constituée de grains fins.
- Couche d’environ 6 cm constituée de faces planes.
- Croûte de regel de presque 20 cm.
- Couche d’environ 8 cm constituée de gobelets humidifiés.
- Croûte de regel de 10 cm.
- Couche d’environ 15 cm constituée de gobelets humidifiés.
Particules reconnaissables
Particules reconnaissables et neige roulée
Grains fins
Faces planes
Gobelets humidifiés
Le manteau neigeux est sec. En effet la température de celui-ci est négative sur toute sa profondeur. Les processus de métamorphoses seront la courbure des cristaux et le gradient de température (effet thermodynamique: recherche permanente d’équilibre entre les 2 ou 3 phases de l’eau).
Les différences de température entre la surface du manteau neigeux et la base du premier mètre du manteau neigeux sont très faibles (portion qui concerne l’impact du skieur). La métamorphose sera de faible gradient (gradient inférieur à 0.5°C/m). L’effet de rayon de courbure l’emporte sur l’effet de gradient de température et la tendance sera à la disparition des angles vifs. Cet arrondissement des grains de neige aura pour conséquence de renforcer la cohésion entre eux et d’augmenter la masse volumique. Nous aurons alors une cohésion de frittage entre les grains. Cette couche ne jouera pas le rôle de couche fragile. Elle tendra plutôt à devenir une couche seine. En revanche, elle peut être une excellente plaque dure (attention si présence de couche fragile sous jacente: structure de plaque, idéal pour un déclenchement d’avalanche).
A savoir qu’il peut y avoir des couches fragiles dites temporaires au sein de cette couche de neige fraîche. En effet, les particules reconnaissable et la neige fraîche sont d’excellentes couches fragiles (masse volumique inférieure à 140 Kg/m3).
Test de compression à la pelle
Après avoir effectué 5 coups de poignets sur le godet de la pelle, on distingue une rupture dans la couche de neige fraîche (environ 25cm de profondeur). Cette rupture est significative de la présence d’une couche fragile temporaire.
Amorce et rupture d’une couche fragile temporaire avec le test de la compression à la pelle
Pour finir, nous allons aider la propagation de la rupture de la couche fragile temporaire à l’aide d’une scie à neige.
Activation de la couche fragile temporaire
La couche fragile temporaire identifiée grâce au test de la pelle est activée grâce à la scie. La couche supérieure (plaque friable: couche constituée de neige fraîche et de particules reconnaissables assemblées entre elles grâce à une cohésion de feutrage dont la masse volumique est comprise entre 140 et 200 Kg/m3) part alors en avalanche.
Cette couche fragile est temporaire car, très vite, elle va subir le rayon de courbure et ainsi devenir couche plus dure de type frittée (très faible écart de température entre la base et la surface de cette couche).
Pour qu’il y ai avalanche de plaque (cassure en générale linéaire), il faut une structure de plaque: couche fragile + couche frittée (friable ou dure).
A bientôt
François