Initialement, avec Olivier, nous avions prévu l’ascension du Mont Blanc par la longue et magnifique traversée des 3 monts. La chute de neige 2 jours auparavant mélangée à un fort vent en altitude nous dissuade d’emprunter cette route. Nous nous rabattons sur une autre route, la voie de l’aiguille du Goûter.
Le plan est simple. Nous resterons deux jours au refuge de Tête Rousse pour optimiser l’acclimatation. Nous tenterons le sommet le dernier jour.
Nous arrivons au refuge tard le soir du premier jour. Tout s’enchaîne très vite. Un bon repas puis une bonne nuit. Demain, c’est grasse matinée. Nous profiterons de la journée pour se reposer et s’acclimater. Nous entendons, en pleine nuit, les alpinistes en partance pour le sommet. Ce sera notre tour demain. Mais pour le moment, il nous reste encore quelques heures de sommeil.
A 7h00, nous déjeunons. La matinée est consacrée à des révisions de sécurité. Gérer une situation de “crise”, engendrer des manœuvres de sécurité. Nous échangeons sur la gestion du risque en montagne et son optimisation.
L’après midi est quant à elle consacrée à la sieste.
Acclimatation à proximité du refuge de Tête Rousse
La face nord de l’aiguille de Bionnassay
Je connais Olivier. Nous nous sommes rencontré lorsque j’étais aspirant guide à l’UCPA. Avec déjà une belle liste de course à son actif, il a minutieusement préparé cette ascension. Cela nous permet d’envisager une montée plutôt rapide jusqu’au sommet.
Aujourd’hui, avec le vent, bon nombre de cordée ont fait demi tour et n’ont pas foulé le sommet. Le vent devrait tomber durant la nuit.
Lever de lune sur le Piton des Italiens
Le lendemain, le départ est donné à 2h00. Nous remontons l’aiguille du Goûter bon train. Nous nous faisons cueillir par un vent plutôt frisquet en sortant sur l’arête. Une pause s’impose. Le deuxième petit déjeuner est avalé, puis nous attaquons à la lueur de nos frontales la côte du dôme du Goûter. Nous précédons les cordées qui, elles, sont parties du refuge du Goûter. Le jour, doucement, se lève. L’ambiance est froide avec la bise du nord.
Près de l’abri Vallot, ambiance hivernale
Une deuxième pause s’impose à l’abri Vallot. Nous avalons le troisième petit déjeuner. Nous remettons des couches car le vent souffle fort. Nous attaquons le final, l’arête des Bosses. Olivier tient une forme incroyable. Nous avons un rythme soutenu. Le froid nous pique le bout des doigts.
Après 5h00 d’ascension, nous arrivons au sommet du Mont Blanc. Le rêve de gosse d’Olivier n’est plus rêve. Instant magique! Bonheur intense partagé!
Le vent, qui refroidit l’air, ne nous laisse pas beaucoup de temps au sommet. Il faut se remettre en route. Nous engageons la descente. Et déjà, plein de souvenir dans la tête.
La descente est relativement rapide. La bonne préparation physique d’Olivier nous a permis d’avoir de la marge et de ne pas subir. Nous arrivons enfin au refuge de Tête Rousse. Nous nous accordons un bon casse croûte en nous remémorant déjà cette belle matinée.
Merci Olivier, à bientôt pour de nouvelles aventureuses alpines!