Aperçu vidéo de la partie inférieure du couloir
Ce samedi 06 février, le beau temps est de la partie mais depuis quelques temps, le vent souffle fort en altitude. Nos plans initiales de gravir la Tour Ronde sont mis de côté. Yann soumet l’idée d’aller visiter les couloirs de Bel Oiseau en Suisse. Cette proposition m’enchante d’autant plus que je ne connais pas du tout le secteur. Clément nous accompagne.
Nous arrivons tôt à Finhaut et déjà quelques voitures sont garés devant la barrière qui empêche de monter plus loin. Nous nous préparons quand soudain d’autres voitures arrivent, Suisses et Françaises. L’ascension du col de Bel Oiseau est une classique du genre. Après avoir suivi la route pendant un petit moment, nous bifurquons à droite pour remonter dans la forêt en direction des alpages de Fenestral. La montée est plutôt bucolique, nous suivons approximativement le chemin d’été. La forêt devient de plus en plus parsemée et nous atteignons les chalets de Fenestral. Nous continuons ensuite dans une bonne trace faite par les randonneurs matinaux. La pente se redresse et nous enchaînons conversions sur conversions au pied du couloir Nord Est. Cela nous donne déjà le ton des conditions. Quelques départs spontanés de plaque de surface et aussi d’énormes corniches empêchant l’entrée par le haut.
Des prétendants au col de Bel Oiseau
Nous montons bon train jusqu’au col de Bel Oiseau. Nous prenons les mesures de sécurité pour le raidillon final et débouchons au col. Un vent d’Ouest à défriser nous attendait.
Tous les randonneurs stoppe leur ascension ici. Vite, nous basculons sur l’autre versant côté Emosson pour effectuer une traversée à flanc. Le vent souffle fort mais il ne fait pas froid. Cela rajoute une ambiance hivernale. Sommet nord atteint, nous continuons au sommet sud en cherchant l’entrée du couloir Est Nord Est. D’énormes corniques nous barrent la route et nos plans de descendre ce couloir tombent à l’eau. Il aurait fallu une chargeuse afin de nous faire une ouverture dans ces immenses corniches. L’entrée de la pente Est à l’aplomb du sommet sud semble beaucoup moins cornichée. Nous nous rabattons sur cette option beaucoup plus safe. L’entrée, peu raide, nous permet d’avoir une vision globale de la ligne. Elle est bordée sur les 150 premiers mètres d’une épaule en rive droite. Cela nous permettra d’avoir des points d’arrêts sécurite.
Clément s’élance le premier. Dès son premier virage, il déclenche une plaque de surface friable de 10 centimètres d’épais. Rien de bien méchant. Nous nous élançons ensuite un à un sur la première partie du couloir.
Après avoir passé un passage étroit et plus soutenu en neige dure, il faut négocier une traversée à droite pour s’échapper du couloir initial barré par de grandes barres rocheuses. Cette traversée expo et délicate nous permet de rejoindre un échappatoire afin d’accéder aux grandes pentes inférieures. Toujours un à un, nous négocions cette traversée qui présente une grosse accumulation de neige.
Enfin, la pente se couche et s’élargit. Nous pouvons élargir les courbes et prendre de la vitesse. C’est gavage! Je sens la neige fraîche me caresser les joues.
Arrivé au pied du couloir, il ne nous reste plus qu’a descendre dans la forêt et rejoindre la route menant au barrage d’Emosson. Nous arrivons à la voiture à 13 heures pile pour le casse croûte.