Avec Marie Pierre, nous avions fait le Mont Rose le mois de juin dernier. Il était temps de passer à une course plus alpine, plus sauvage, plus longue et comportant des passages rocheux. Nous avons opté pour l’aiguille des Glaciers. C’est un sommet sauvage et alpin avec une montée et une descente complexe. Nous prévoyons de monter au Dôme des Glaciers par l’arête des Lanchettes, de suivre ensuite le cheminement dans la face ouest de l’aiguille et enfin de terminer par la magnifique arête nord qui nous mènera au sommet. La descente se fera par le même itinéraire. Si l’horaire nous le permet, nous emprunterons le glacier des Glaciers pour la descente du Dôme.
La montée au refuge Robert Blanc se déroule tranquillement, sans aucune inquiétude. En 2 heures, nous joignons le refuge. Le temps est magnifique. Après avoir dégusté une bonne bière bio, nous passons à table à 19 heures. Le repas proposé par le gardien est succulent.
Il est temps d’aller au lit car demain le réveil sera très matinal.
Le lendemain, nous décollons du refuge à 4h30. Le cheminement de nuit est aisé, il suffit de suivre et de remonter la moraine. Ensuite, le cheminement est plus complexe, il faut trouver le pied du bastion rocheux qui donne accès à l’arête des Lanchettes. 3 cordées nous suivent dans cette approche. Finalement, nous trouvons facilement le pied du bastion. Nous pouvons enfin nous encorder. L’escalade du bastion est facile, et très vite, nous nous retrouvons sur l’arête. Maintenant, il suffit de suivre cette arête. Elle n’est jamais difficile. Le passage des trois gendarmes se négocie à merveille. Doucement le jour se lève.
Puis le lever de soleil nous offre un spectacle à couper le souffle.
Nous continuons sur l’arête en marchant. Après 3 heures du départ du refuge, nous mettons enfin les crampons pour remonter la calotte du Dôme des Neiges. Le sommet du Dôme des Glaciers nous apparaît.
Une cordée nous devance légèrement, mais, nous la rattrapons dans l’ultime ressaut en glace.
A 8 heurs 30, nous sommes au sommet du Dôme. Il nous aura fallu 4 heures d’ascension depuis le refuge. Une bonne pause s’impose. Nous buvons, nous mangeons et nous contemplons les sommets environnants.
Les choses sérieuses commencent maintenant. La grimpette de l’aiguille. Le cheminement dans la face ouest est évident mais le rocher est très délité. Il faut tester toutes les prises de main et de pied. La seconde cordée nous précède de très près. Nous sommes heureux enfin de sortir sur l’arête nord et de trouver du rocher bien compact. Maintenant, c’est la pure régalade! Franchissement de gendarmes, tantôt à gauche, tantôt à droite, tantôt sur le fil.
Le sommet est là, juste devant nous à quelques mètres!
Bravo Marie Pierre! Pour moi, c’est la huitième fois sur ce sommet. Et je n’avais jamais fais l’arête nord!
Depuis le sommet, nous nous rendons compte de la complexité du cheminement sur le glacier des Glaciers. Il nous faut donc ne pas trop traîner ici si nous voulons arriver suffisamment tôt au Dôme pour amorcer la descente sur le glacier. C’est donc le chemin inverse que nous faisons pour redescendre au Dôme.
En moins d’une heure, nous sommes au Dôme des Glaciers. Il est 11 heures 30. Ça n’a pas encore trop chauffer sur le glacier. Très vite, nous mettons nos crampons et amorçons la descente. Des énormes crevasses rayent la largeur du glacier et souvent, il nous faut faire des grandes traversées pour changer de rive afin de les passer. Certaines sont impressionnantes par leur profondeur et par leur longueur. Nous louvoyons entre celles-ci. Quelques fois, nous devons sauter par dessus.
Nous arrivons enfin au bout du glacier. Il ne nous reste plus qu’à redescendre en vallée pour rejoindre notre voiture. Nous nous accordons tout de même une heure de pause au niveau de la passerelle pour une sieste au bort du torrent.
La course nous aura occupée quasi 11 heures. C’est un sommet méconnu, très sauvage et hyper alpin!
Bravo Marie Pierre, tu as démontré aujourd’hui tes capacités et un réel potentiel. En route pour de nouvelles aventures!