Le programme initial était de faire le tour des Aiguilles Dorées à ski en 4 jours. Malheureusement, la météo ne nous a pas permis de suivre le plan initialement prévu. Malgré tout, nous avons passé 4 jours en montagne fabuleux dans une ambiance très hivernale.
Nous sommes deux guides, Jean Benoit et moi. Avec nous, 12 clients venus des quatres coins de France et même de Londres. Le premier jour est destiné à l’apprentissage des techniques de recherche en avalanche à l’aide du triptyque DVA, pelle et sonde. Ensuite, nous joignons le refuge d’Argentière via les Grands Montets pour une première nuit. Au vue des prévisions météos des prochains jours, nous choisissons pour le lendemain de franchir le col du Passon et de traverser le glacier du Tour jusqu’au refuge Albert 1er.
Amance dans le couloir du col du Passon
Contre toute attente, la météo reste correcte cette deuxième journée et c’est avec le soleil que nous débouchons au col du Passon.
Le groupe au col du Passon avec la Verte en toile de fond
La traversée du glacier du Tour est plus délicate car un cumulus a décidé d’être de la partie. C’est à l’instinct que nous traversons le glacier, négociant quelques bons virages, et arrivons au refuge.
Après une courte pause déjeuner, nous profitons des rayons du soleil pour gravir l’aiguille du Génépy juste au dessus du refuge.
L’aiguille du Chardonnet domine le bassin du Tour
Jean Marie et Frédérique sortent des nuages
Marion en termine avec l’aiguille du Génépy
Nous redescendons à ski par le même chemin puis rejoignons le refuge pour la seconde nuit.
Repos des guerriers au refuge Albert 1er avec Paul, le gardien, qui nous a chaleureusement accueilli
Conforme aux prévisions, nous nous réveillons dans un brouillard à couper au couteau et déjà 20 centimètres de neige tombées durant la nuit. L’objectif, aujourd’hui, est de rallier le refuge de Trient en Suisse via le col du Tour. Nous décollons du refuge à 6H30. La visibilité est nulle et c’est au GPS qu’il faut progresser. A bon rythme, nous approchons du col puis nous découvrons le dernier bastion de celui ci. Un petit couloir très alpin qu’il faudra franchir en négociant quelques pas d’escalade. C’est assuré à l’aide d’une première corde que chacun passera le passage mixte, puis à l’aide du seconde corde fixe que chacun débouchera au col. Nous sommes accueilli au col du Tour par un vent qui nous chatouille les oreilles. Vite, nous engageons la descente sur le plateau de Trient où la visibilité est toujours nulle. Impossible de faire la différence entre le brouillard et le glacier. Nous progressons très doucement en utilisant un bâton fluo accroché à un second pour pouvoir distinguer les reliefs et les éventuelles crevasses. Enfin, le refuge de Trient est en vue. Il nous reste une dernière courte montée pour le rejoindre.
Dans le brouillard sur le plateau de Trient
Sieste et lecture sont les activités de l’après midi avant la troisième nuit.
Pour le quatrième et dernier jour, et au vue de la météo toujours très hivernale, nous décidons d’amorcer directement la descente sur le glacier de Trient jusqu’au village du même nom. Toujours accompagné d’une visibilité proche de zéro, nous progressons à l’aide de nos GPS. La neige fraîchement tombée nous offre malgré tout quelques bons virages poudreux. Nous arrivons ensuite au chemin d’été où il nous faut continuer à pied ski sur le sac car il n’y a plus suffisamment de neige pour continuer à skier. Le chemin d’été a été ravagé par les avalanches de l’hiver et, souvent, nous sommes obligé d’installer des mains courantes pour que chacun évolue en sécurité.
Traversée exposée au dessus d’une falaise, chacun se sécurise sur la main courante
Après avoir passé tous les passages délicats, nous pouvons remettre les skis pour les derniers virages de la descente. C’est à pied que nous joindrons le village de Trient. Une navette nous permet de boucler la boucle en revenant sur Argentière, point de départ du raid à ski.
Merci de votre bonne humeur malgré la mauvaise météo!
A bientôt